Trois prétendants au palais Brongniart.
Le nom du nouveau locataire du palais de la Bourse sera connu dans quelques jours. L’édifice est actuellement occupé par la société financière Euronext et Paris-Europlace, candidats à leur propre succession. Deux autres entreprises ont répondu à l’appel d’offre lancé par la mairie de Paris. Voici ce que l’on sait de leurs projets.
Pour la plupart des parisiens, le palais Brongniart est une forteresse imprenable, dont l’accès, barré par de hautes grilles, est réservé aux financiers et aux hommes d’affaires. Avec l’expiration du bail d’Euronext, prévue en juillet 2010, la mairie de Paris a décidé de rendre la place de la Bourse plus attractive, et d’ouvrir les portes d’un édifice classé au patrimoine de la ville. L’Hôtel de Ville souhaite « une orientation vers les nouvelles technologies et l’économie sociale et solidaire », comme le confie Annie Lahmer, directrice du cabinet du maire vert du IIème arrondissement, Jacques Boutault. Celui-ci fait d’ailleurs parti de la commission créée par Bertrand Delanoë, maire (PS) de Paris, chargée d’étudier les candidatures et composée de 15 élus parisiens.
Même si l’Hôtel de Ville a donné l’instruction aux candidats de ne rien dévoiler sur leurs intentions, avant la décision définitive, les trois projets en concurrence pour reprendre la concession semblent sensiblement différents, et proposent des visions distinctes de la place de l’entreprise dans l’économie et la société.
NYSE Euronext/ Paris-Europlace : j’y suis j’y reste !
Rivaliser avec la City de Londres et la Deutsche Börse de Frankfurt, tel est le credo des actuels locataires, présents depuis le 1er juillet 1999 pour y accueillir des bureaux, soirées et événements. Pour Paris –Europlace, le palais Brongniart est un emblème de la place financière française, et doit maintenir ce lien historique. Le projet vise donc un travail sur la continuité, mais tentera de séduire la commission en hébergeant un pôle de recherche en finance et une pépinière de petites entreprises financières innovantes. Il envisage également l’ouverture d’un restaurant, d’un musée, et de proposer des manifestations, ouvertes au public, sur l’économie, le développement durable..
SOS : la rupture.
Le Groupe SOS n’a pas de but lucratif, et se constitue d’associations et d’entreprises qui évoluent dans les champs de l’économie sociale et solidaire. Dans le cadre de l’appel à projet, SOS a mis l’innovation technologique et sociale en avant, et prévoit d’implanter une pépinière d’entreprises innovantes et d’entrepreneurs sociaux, par le biais de ses nombreux partenariats ( Silicon Sentier, Ashoka). Pour Jean-Marc Borello, délégué général du groupe, « la Corbeille doit redevenir un lieu de rencontre ». Il propose la construction d’un restaurant équitable, d’un centre commercial et d’une crèche/ garderie. Par ailleurs, SOS pourrait transférer dans le palais Brongniart l’Echangeur, centre de démonstration des technologies et pratiques innovantes pour le commerce, mais aussi la branche européenne de la Clinton Global Initiative, cercle de réflexion sur l’avenir de la planète, qui rassemble chaque année chefs d’Etat et dirigeants.
GL Events : le mystère Le géant français de l’événementiel n’a pas pris le soin de donner des informations sur son dossier. Une discrétion qui ne trompe pourtant pas sur les ambitions du groupe qui se verrait bien réquisitionner les lieux pour organiser leurs salons, congrès et événements. A noter que le directeur général, chargé du projet, n’est autre que l’ancien chef de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, Eudes Rabut, dont les réseaux et l’influence dans la capitale pourraient compter à l’heure de la décision finale.
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