La station de captation Jaguari - système Cantareira (source Nacho Doce/Reuters) |
PUBLIÉ DANS 'LE PETIT JOURNAL/São Paulo'.
La région de São Paulo connaît une sécheresse préoccupante, la plus importante depuis
80 ans. La saison des pluies n’a pas apporté suffisamment d’eau cette année, et
les températures élevées ont accéléré l’évaporation de l’eau dans les barrages.
Les précipitations du mois de novembre ne devraient pas
suffire à faire augmenter significativement le
niveau des barrages qui alimentent en eau la région de São Paulo, la plus peuplée et la plus développée du pays. Le 27 novembre, soit
le 225ème jour consécutif sans élévation du niveau global des réserves, l’eau dans le système Cantareira n'atteignait que 9,1 % de la capacité de stockage. Jusqu’ici, selon les
estimations de la Sabesp, 134,9 millimètres l’eau sont tombés en novembre, pour
une moyenne historique établie à 161,2 mm.
Cliquer pour agrandir source : - www.mananciais.org.br |
Le système Cantareira est une des plus grandes
installations de captation d’eau de pluie, de traitement et de stockage d’eau
au monde. Il fournit de l’eau potable à 8,8 millions de clients de la Sabesp, une
entreprise gestionnaire privée (la plus importante de la région de São Paulo).
Cantareira est composé de 6 gigantesques barrages
reliés entre eux par un réseau de canalisations, de tunnels et d’une station de
pompage. Sa zone de drainage est immense et s’étend jusqu’au sud de l’état de
Minais Gerais.
Le système est aujourd’hui critiqué : mal géré, surchargé, il serait notamment inadapté pour gérer les
anciennes réserves d’eau.
Mi-novembre, une partie de l’eau située sous le niveau des
portes des écluses, considérée comme le dernier recours disponible, avait
été déversée dans la réserve technique de Cantareira, soit 105 milliards de
litres venant s’ajouter aux 182 milliards déjà emmagasinés dans le système. Une
première partie de ces réserves avait déjà été pompée le 16 mai dernier.
Les autres sources d’approvisionnement en eau de la région
sont également en train de se tarir. Le niveau du réservoir d’Alto Tietê,
malgré une légère amélioration, reste autour de 5,8 %. À Guarapiranga, dans la
zone sud de la capitale, les récentes pluies intenses ont fait remonter les
niveaux à 33,4 %, après plusieurs semaines de stagnation. Avec Cantareira, ces
trois systèmes fournissent en eau près de 16 millions de brésiliens.
Les conséquences
De nombreux cas de coupures d’eau ont été enregistrés à São Paulo, et l’eau a déjà été rationnée dans certaines villes de l’état (Casa Branca, Cristais Paulista, Olimpia…)
De nombreux cas de coupures d’eau ont été enregistrés à São Paulo, et l’eau a déjà été rationnée dans certaines villes de l’état (Casa Branca, Cristais Paulista, Olimpia…)
Les retombées économiques à long terme de cette crise restent
difficiles à calculer, mais la Sabesp prépare déjà un réajustement à la hausse
des prix de l’eau pour le mois de décembre (au moins de 4,4 %).
Les pluies récentes devraient empêcher une panne générale du
système, et le gouverneur de Sao Paulo, Geraldo Alckmin, a annoncé la
construction d’une usine de réutilisation de l’eau et de nouveaux réservoirs de
stockage. Suffisant ? Certainement pas.
Avec la constante progression de la demande d’eau dans le
pays, cette sécheresse - que de nombreux experts climatologues associent
directement à la déforestation de l’Amazonie - n’a pas fini de faire couler de
l’encre.
Pour savoir s’il a plu aujourd’hui dans la Cantareira : www.choveunacantareira.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire